Edito
Notre société devient de plus en plus addictive. Vu l’ampleur du phénomène, j’ai pensé qu’il était temps de créer à Bruxelles, un événement de dimension européenne, pour éviter de faire la politique de l’autruche. L’heure est à l’éveil des consciences et à la sensibilisation, car la situation devient préoccupante. Aussi, je rêve de faire le buzz avec ce Forum pour toucher un maximum de personnes durant la semaine du 15 octobre.
Si la Belgique dispose d’un réseau, bien structuré, de soins spécifiques en addictologie et de nombreuses structures de prévention, d’information et de promotion de la santé, force est de constater que ces deux mondes sont tout à fait étanches l’un à l’autre.
Il est donc important de stimuler la rencontre de tous les acteurs de terrain pour se donner une chance de voir plus loin et d’aborder la problématique sous un regard neuf. C’est le premier enjeu du Forum. Offrir un endroit de prises de parole, d’échanges entre experts nationaux et internationaux et intervenants du 1er degré (infirmiers, assistants sociaux, éducateurs, enseignants), un espace de partage, d’écoute et de réflexion.
Le deuxième, tout aussi fondamental, consiste à faire comprendre que la situation que vit la société n’est pas tout à fait normale, mais que l’interdit n’est pas forcément La solution. La société est actuellement aux prises avec une escalade de consommations de produits en tout genre (digital, alcool, sucre, objets, jeu, etc.) qui ne sont pas sans conséquence pour la santé. Mais qui se soucie réellement du lien de cause à effets ?
Pour une majorité, il semble difficile aujourd’hui de rompre avec certains comportements ou se passer de certains objets ou médias. Le temps qui leur est consacré est pourtant devenu énorme … S’interroger sur les éléments qui permettraient de prendre un peu de distance par rapport à ces produits addictogènes ne peut être que salutaire.
Le troisième objectif du Forum vise à identifier les éléments sur lesquels il est possible de s’appuyer pour permettre à la société et aux personnes de reprendre la maîtrise de leurs comportements addictifs.
Est-il possible de changer de paradigme ? Telle est la question.
De tout temps l’homme a cherché à dépasser ses capacités, mais en ce début de XXIème siècle, n’y a-t-il pas une révolution à faire en prenant conscience des dangers que cachent les dopages physique et intellectuel pour l’homme augmenté ?